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Les gros projets de production d’électricité à partir du bois-énergie : un danger pour Rhône-Alpes

RAEE, agence de l’énergie et de l’environnement en Rhône-Alpes, interpelle sur le danger que représente les gros projets de production d’électricité à partir de bois-énergie.

Le système national d’appel à projet CRE parachute des centrales bois-énergie de production d’électricité sur nos territoires. Des « monstres », comparés à nos plus grosses chaufferies collectives comme celle de la ville d’Aubenas.

 

Centrale de production électrique de Gardanne dont une des 4 tranches devrait être alimentée en bois-énergie pour une puissance de 150 MWé et 855 000 tonnes de bois par an. Crédit photo : E.ON

Quelques chiffres…

La plus grosse chaufferie bois-énergie ardéchoise : 8 MW thermique à Aubenas, pas de production électrique, 13 000 tonnes de bois consommé par an, 11km de réseau qui chauffent 3000 équivalents logements.

Un projet démesuré : 150 MW électriques pour la future centrale de Gardane, 855 000 tonnes de bois consommé par an, un rendement de l’ordre de 15 à 35 % (Source ADEME) car la chaleur produite n’est pas valorisée.

Quels dangers ?

  • Déstabiliser les filières en place, construites au fil du temps, localement.
  • Encourager les coupes à blanc et les coupes illégales car les quantités de bois mobilisées seront très importantes.
  • Avoir des répercutions sur le coût de la chaleur bois, notamment dans les chaufferies des collectivités, en raréfiant la ressource.
  • Réduire la rémunération de la production de bois-énergie : propriétaires forestiers, sylviculteurs, producteurs de plaquettes,… Tout le monde doit y trouver son compte.
  • Impacter de façon négative l’image du bois-énergie avec des projets incohérents et incompris.
  • Mettre en périls les nombreuses dynamiques territoriales qui se sont patiemment développées.

Pourquoi ?

Ces projets sont développés sans implication des territoires.

Ils ne respectent pas la cohérence :

  • territoriale : être au service du territoire et une pré-occupation du territoire,
  • énergétique : avoir un rendement minimum de 60%,
  • social : assurer un prix des énergies stable,
  • environnementale : gestion de la ressource, qualité de l’air,…
  • économique : devenir une véritable source de développement pour les acteurs économiques.

Comment éviter ces incohérences ?

Il y a de nombreuses pistes :

  • impliquer les territoires,
  • conditionner les subventions et les tarifs d’achat de la production électrique à des obligations telles que valoriser la chaleur produite, avoir un rendement de 60% minimum,…
  • adapter la taille des projets au territoire : avoir une cohérence entre projets bois-énergie et ressource disponible localement,
  • favoriser la maîtrise de l’énergie : diminuer nos consommations de chaleur et d’électricité,

 

Le communiqué de presse de RAEE est téléchargeable à ce lien.

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