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Chauffage au bois et pollution aux particules fines

C’est un jour d’hiver où le soleil brille. Il fait beau, pourtant le ciel n’est pas bleu. L’horizon est gris, flou. Nous traversons un épisode de pollution aux particules fines.

Voilà plusieurs jours que nous avons dépassé les seuils de pollution.

Les grands médias relayent l’information : l’île de France, le Nord, la Normandie, le Centre de la France et Rhône-Alpes sont en alerte.

Les injonctions à « ne pas sortir les enfants de moins de 6 ans », « ne pas faire de sport en extérieur » sont scandées en boucle.

Vous n’êtes pas en train d’assister au lancement d’un nouveau film de sciences-fiction. Vous êtes en France, au début du 21ème siècle.

Essayons de comprendre de quoi il retourne et ce que l’on peut faire pour limiter ces épisodes de pollution.

 

Que sont les particules fines ?

Les effets sur la santé

Les effets sur l’environnement

La réglementation en bref

La Région Rhône-Alpes et l’Ardèche sont concernées

D’où viennent les particules fines ?

Faut-il arrêter de se chauffer au bois ?

Stop au brûlage de végétaux à l’air libre !

d'où provient la pollution atmosphérique en hiver ? Source : Air rhône-Alpes

D’où provient la pollution atmosphérique en hiver ? Source : Air Rhône-Alpes

Que sont les particules fines ?

Les particules en suspension, communément appelées « poussières », proviennent en majorité :

  • de la combustion à des fins énergétiques de différents matériaux (bois, charbon, pétrole),
  • du transport routier (imbrûlés à l’échappement, usure des pièces mécaniques par frottement, des pneumatiques…) et
  • d’activités industrielles très diverses (sidérurgie, incinération, photo chauffage, chaufferie).

La mesure s’effectue sur les particules de diamètre inférieur à 10 µm (PM10) mais également sur celles dont le diamètre est inférieur à 2,5 µm (PM2,5). Les particules les plus fines sont essentiellement émises par les véhicules diesel. Elles sont plus nocives car elles pénètrent plus profondément dans le système respiratoire.
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Les effets sur la santé

Selon leur granulométrie (taille), les particules pénètrent plus ou moins profondément dans l’arbre pulmonaire. Les particules les plus fines (taille inférieure à 2,5 µm) peuvent, à des concentrations relativement basses, irriter les voies respiratoires inférieures et altérer la fonction respiratoire dans son ensemble. Certaines particules ont des propriétés mutagènes et cancérigènes.

Pathologies respiratoires, cardio-vasculaires, irritations,…

La pollution atmosphérique peut être à l’origine de symptômes respiratoires (toux, hypersécrétion nasale, expectoration chronique, essoufflement).
Les effets de la pollution atmosphérique ne se limitent pas aux pathologies respiratoires. Elle peut également participer à la genèse de pathologies cardio-vasculaires (infarctus du myocarde, angine de poitrine ou troubles du rythme cardiaque) et d’irritations nasales, des yeux et de la gorge.

La pollution est, entre autres, à l’origine de nombreux décès prématurés, de séjours à l’hôpital, de l’apparition de plusieurs maladies respiratoires et cardiovasculaires, et de cancers.

Les populations sensibles

Les populations les plus sensibles en termes d’effets sur la santé sont :

  • les enfants dont les poumons ne sont pas complètement formés (la fin de la croissance de l’appareil pulmonaire se produit vers 10-12 ans selon les enfants),
  • les personnes âgées, en raison du vieillissement des tissus respiratoires et de pathologies plus fréquemment associées, ainsi que d’une diminution des défenses respiratoires,
  • les personnes souffrant de pathologies chroniques (par exemple maladies respiratoires chroniques allergiques et asthmatiques ou maladies cardio-vasculaires), les diabétiques,
  • les fumeurs, dont l’appareil respiratoire est déjà irrité par le tabac.

Les populations exposées

Les populations les plus exposées peuvent en revanche être différentes des catégories dites sensibles. En effet, les personnes pratiquant une activité sportive seront soumises à une exposition plus importante étant donné l’augmentation de la ventilation lors de l’activité physique.
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Les effets sur l’environnement

Les effets de salissure des bâtiments et des monuments sont les atteintes à l’environnement les plus visibles. Le coût économique induit par leur remise en état (nettoyage, ravalement) est considérable. Au niveau européen, le chiffrage des dégâts provoqués sur le bâti serait de l’ordre de neuf milliards d’Euros par an.
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La réglementation en bref

La directive européenne 2008/50/CE du 21 mai 2008 fixe les seuils d’émission à ne pas franchir pour les particules :

  • PM10 : particules d’un diamètre inférieur à 10 microns et

  • PM2,5 : particules d’un diamètre inférieur à 2,5 microns.

Dépassement particules PM10 de 2008 à 2010

Dépassement particules PM10 de 2008 à 2010

 

La réglementation impose une valeur limite de 50 μg.m-3 en moyenne journalière à ne pas dépasser plus de 35 fois par an.

Synthèse réglementation PM10 - pollution particules fines

Synthèse réglementation PM10 – pollution particules fines
Source : Air rhône-Alpes

Au niveau local, il est possible de prévoir des dispositions renforcées, comme par exemple en cas d’épisodes de pollution avec la mise en place d’arrêtés inter-préfectoraux.
Les Préfets de Rhône-Alpes ont pris des dispositions afin de prévenir les effets des épisodes de pollution dans leurs départements, avec parfois des mesures renforcées pour les agglomérations.

Afin de lutter plus efficacement et de manière coordonnée contre les phénomènes de pollution, l’ensemble des préfets de la région Rhône-Alpes a adopté le 5 juillet 2006 un dispositif commun de communication en cas d’épisode de pollution et de mise en œuvre des mesures d’urgence en cas d’épisode de pollution.

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La Région Rhône-Alpes et l’Ardèche sont concernées

Historique

En 2007, 16% de la population générale rhonalpine a été soumise à des niveaux dépassant cette valeur réglementaire, avec des expositions élevées en proximité immédiate des sources : trafic, établissements industriels émetteurs (Source : ATMO Rhône-Alpes 2009).

En 2009, un important épisode de pollution aux particules PM10 aura duré 9 jours et touché l’ensemble de la Région. En Drôme-Ardèche, le seuil d’information et de recommandation aux PM10 a été dépassé 5 jours. Sur l’ensemble de l’année, les épisodes de pollution aux particules PM10 auront été à l’origine de près de la moitié des dépassements de seuil parmi les 19 polluants surveillés quotidiennement par ATMO Rhône-Alpes.

Aujourd’hui

Carte régionale de la qualité de l'air le 14/03/2014, Observatoire air Rhône-Alpes

Carte régionale de la qualité de l’air le 14/03/2014, Observatoire air Rhône-Alpes

État de la qualité de l’air Légende
Prévision pour le 14/03/14

Le niveau d’alerte est enclenché depuis mercredi 12 mars 2014. La région est découpées en 14 zones. L’Ardèche est soumise à de fortes concentration de particules fines dans la zone 2, qui correspond à la vallée du Rhône élargie. La zone Ouest Ardèche, moins touchée, affiche une qualité de l’air très moyenne.

Zones de mesures et d'actions du dispositif régional de surveillance de la qualité de l'air. Source : Air Rhône-Alpes

Zones de mesures et d’actions du dispositif régional de surveillance de la qualité de l’air.
Source : Air Rhône-Alpes

Dispositions

En cas de pointe de pollution ou de risque important, deux niveaux sont mis en place :

  • Au niveau d’information, des recommandations sanitaires et comportementales sont préconisées.
  • Au niveau d’alerte, des mesures d’urgences de restriction des activités polluantes doivent être obligatoirement respectées.

Toutes les dispositions sur le site de Air Rhône-Alpes.
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D’où viennent les particules fines ?

Les sources de particules

Il existe 6 sources d’émission de particules fines dont 3 sont majoritaires :

  • transport routier
  • résidentiel
  • industrie et énergie
  • agriculture sylviculture
  • tertiaire
  • autre sources mobiles
Répartition des sources de particules selon différentes zones géographiques. Source : Air Rhône-Alpes

Répartition des sources de particules selon différentes zones géographiques.
Source : Air Rhône-Alpes

Selon le caractère urbain ou rural d’une zone géographique, son relief,… la répartition des sources d’émission varie.

Le chauffage au bois montré du doigt

Les émissions de particules liées au chauffage sont de 27% en moyenne sur l’année après l’industrie (38%), mais deviennent majoritaires à 42% en moyenne sur l’hiver pour atteindre 60% les jours de grand froid (-10°C en température minimale), soit une multiplication par 4 des tonnages émis.

Emissions de particules en Rhône-Alpes : une part importante du chauffage individuel au bois. Source : Air Rhône-Alpes

Émissions de particules en Rhône-Alpes : une part importante du chauffage individuel au bois.
Source : Air Rhône-Alpes

Les émissions de particules liées au chauffage sont issues à 86% du chauffage individuel au bois.

Des émissions majoritairement issue du parc domestique

Foyer ouvert, fermé ou chaudière : des émissions de particules différentes

Tous les types de chauffages au bois ne sont pas autant émetteur de particules fines car leur rendement varie.

Emissions de poussières selon le type d'appareil. Source : Ageden

Émissions de poussières selon le type d’appareil.
Source : Ageden

Un insert moderne réduit de 7 à 30 fois les poussières émises par rapport à un foyer ouvert.

Les chaudières automatiques génèrent jusqu’à 80 fois moins de polluants comparativement aux appareils d’ancienne génération.

Les installations de plus forte puissance (chaudières biomasse collectives, industrielles, chauffage urbain), parce qu’elles sont soumises à des valeurs limite d’émission sont beaucoup moins émettrices de polluants (Source : ADEME).

Un parc d’appareils ancien

Le parc domestique d’appareils de chauffage au bois français est ancien : 15 ans d’âge moyen et des foyer ouverts (18% du parc français). Les données ardéchoises diffèrent :

  • la moitié du parc d’appareils de chauffage domestique au bois a plus de 10 ans
  • 1/3 du parc d’appareils de chauffage domestique au bois a plus de 20 ans !

Pour en savoir plus sur les consommations de bois bûche en Ardèche, c’est ici.

Un insert, un foyer fermé, une cuisinière ou un poêle ancien émet plus de 3 fois plus de poussière que le même appareil moderne (moins de 10 ans) -> Renouveler un vieux poêle permet de diviser par 3 ses émissions de particules fines !

Des périodes particulièrement sensibles

En période hivernales anticyclonique (inversion de température matin/soir), le chauffage au bois et le brûlage des végétaux à l’air libre peuvent contribuer de façon majoritaire aux épisodes de pollution particulaire. C’est en saison de chauffe que les émissions de la combustion biomasse sont les plus importantes. En cas de mauvaises conditions de dispersion atmosphérique, les polluants peuvent s’accumuler plusieurs jours à proximité des lieux d’émission.

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Faut-il arrêter de se chauffer au bois ?

Le bois-énergie a encore un bel avenir devant lui, à condition de respecter les bonnes pratiques d’utilisation !

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Stop au brûlage des végétaux à l’air libre !

Equivalence feu de végétaux à l'air libre. Source : Air rhône-Alpes

Équivalence feu de végétaux à l’air libre.
Source : Air Rhône-Alpes

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